In Platonis Phaedrum Scholia: 252e9-253a5

ἐπιτήδευμα, ἀνάγκη, μνήμη, ἔθος

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Σωκράτης
ἰχνεύοντες δὲ παρ᾽ ἑαυτῶν ἀνευρίσκειν τὴν τοῦ σφετέρου θεοῦ φύσιν εὐποροῦσι διὰ τὸ συντόνως ἠναγκάσθαι πρὸς τὸν θεὸν βλέπειν, καὶ ἐφαπτόμενοι αὐτοῦ τῇ μνήμῃ ἐνθουσιῶντες ἐξ ἐκείνου λαμβάνουσι τὰ ἔθη καὶ τὰ ἐπιτηδεύματα, καθ᾽ ὅσον δυνατὸν θεοῦ ἀνθρώπῳ μετασχεῖν:

Socrate
en suivant la piste pour trouver eux-mêmes la nature de leur dieu, ils sont aidés par le fait d'être fortement obligés de regarder le dieu, et en le saisissant avec la mémoire ils en sont envahis et ils prennent de lui mœurs et modes de vie pour autant qu'il soit possible pour un homme de participer de la divinité:

Platon, Phèdre, 252e9-253a5

Mais comment est-ce possible que l’amour aide et pousse vers l’apprentissage de sa propre essence? L’amour produit une nécessité. Le désir est une forme de nécessité (ἀνάγκη) car il oblige (ἀναγκάζω) à regarder l’aimé. Et dans l’aimé on voit le dieu qu’il a suivi; le même dieu que nous avons nous-mêmes suivi. L’amour nous oblige à nous concentrer sur notre propre essence, sur notre propre véritable nature. Ce regard déclenche à la fois la mémoire et le désir de redevenir ce que nous sommes. La mémoire (μνήμη) détermine que nous soyons saisis et envahis par le dieu que nous avons suivi. Cette forme de manie nous pousse à réacquérir le mode de vie (ἐπιτήδεθμα) et les mœurs (ἔθος) du dieu et de nous rapprocher de lui le plus possible.

Platon souligne que cette proximité est limitée: on se rapproche du dieu καθ᾽ ὅσον δυνατὸν, dans la mesure du possible, pour autant qu’un être humain puisse être semblable à un dieu. Dans le monde sensible l’essence propre ne pourra jamais être atteinte, elle reste une limite.

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