In Platonis Phaedrum Scholia: 252d7-10
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Σωκράτης
τόν τε οὖν ἔρωτα τῶν καλῶν πρὸς τρόπου ἐκλέγεται ἕκαστος, καὶ ὡς θεὸν αὐτὸν ἐκεῖνον ὄντα ἑαυτῷ οἷον ἄγαλμα τεκταίνεταί τε καὶ κατακοσμεῖ, ὡς τιμήσων τε καὶ ὀργιάσων.
Socrate
Chacun, de cette manière, choisit parmi les beaux l'aimé et comme s'il était un dieu pour lui il s'en fabrique une icône et il la décore, comme pour la vénérer et pour lui dédier un culte.
Platon, Phèdre, 252d7-252d10
Selon le dieu que nous avons suivi, nous choisissons notre aimé. L’amour dépend donc d’une condition métaphysique, il a quelque chose de nécessaire. Le choix n’est pas arbitraire: nous choisissons parmi ceux qui ont suivi le même dieu.
À partir de ce choix déterminé se configure le comportement amoureux. L’aimé devient comme un dieu car il représente sur terre notre condition métaphysique. Le culte de l’aimé est une transposition du culte de notre propre dieu.
Le rapport à l’image et à la représentation réapparaît ici: il y a des représentations positives car elles sont le signe direct de l’hyperouranion: l’aimé est ce qui prend la place du dieu sur terre et il nous permet de rétablir un contact perdu lors de la chute.
L’ambiguïté du rapport entre sensible et suprasensible se manifeste ici d’une autre manière: la matière est nécessaire pour avoir un rapport avec l’intelligible.