In Platonis Phaedrum Scholia: 250e1-251a1

ὀξέως, ἐπωνυμία

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Σωκράτης
ὁ μὲν οὖν μὴ νεοτελὴς ἢ διεφθαρμένος οὐκ ὀξέως ἐνθένδε ἐκεῖσε φέρεται πρὸς αὐτὸ τὸ κάλλος, θεώμενος αὐτοῦ τὴν τῇδε ἐπωνυμίαν, ὥστ᾽ οὐ σέβεται προσορῶν, ἀλλ᾽ ἡδονῇ παραδοὺς τετράποδος νόμον βαίνειν ἐπιχειρεῖ καὶ παιδοσπορεῖν, καὶ ὕβρει προσομιλῶν οὐ δέδοικεν οὐδ᾽ αἰσχύνεται παρὰ φύσιν ἡδονὴν διώκων:

Socrate
Celui qui n'est pas nouvellement initié ou qui est corrompu ne s'élève pas avec acuité d'ici vers là bas vers la beauté en soi, en voyant celle qui a ce nom dans le monde d'ici puisqu'il ne la vénère pas en la regardant, mais en se donnant au plaisir, comme un animal se met à copuler et à semer des enfants et, plein d'excès, n'a pas peur ni honte de poursuivre des plaisirs contre nature.

Platon, Phèdre, 250e1-251a1

Il y a deux comportements possibles devant la beauté sensible. Le comportement de l’initié et le comportement du non initié, du corrompu. Le fait qu’une idée soit sensible n’implique pas directement qu’elle renvoie tout le monde à sa nature suprasensible. Il faut une initiation, ici aussi, il faut un effort.

La personne qui n’ait pas cette initiation, ou pour laquelle cette initiation ne soit pas assez récente, sera incapable de faire la connexion entre ici et là haut. Ses sens ne sont pas assez aigus - (ὀξύς). La vue de la beauté n’implique donc pas vénération (σέϐω). Jusqu’ici on suit bien le raisonnement de Platon. Ensuite l’argumentation n’est plus déterminée par des preuves logiques et il semble plutôt que la nécessité soit d’expliquer les comportements amoureux critiqués dans les deux premiers discours: en voyant l’“éponymie” (ἐναργής) de la beauté ici, c’est le désir et le plaisir qui prennent le dessus.

En effet donc, les attitudes tant critiquées dans la première partie du dialogue existent bien et elles sont liées à l’amour, d’une certaine manière. Elles dérivent du manque d’initiation et de la corruption qui en suit. Dans cette état d’ignorance, la beauté transforme en animaux. τετράποδος νόμον, à la mode de tétrapodes on se met à ouvrir les jambes (c’est le sens littéral de βαίνω) et à semer des enfants. Il n’y a pas un sentiment de vénération et de respect et donc il n’y a pas de honte, ni de peur. Le plaisir prend toute la place et c’est cette condition qui est contre nature (παρὰ φύσιν). Parce que - on devine - la nature humaine est d’essayer d’atteindre les idées et non pas de se donner au plaisir.

Mais d’où viennent ses désir démesurés? Pourquoi la vue de la beauté pousserait à ouvrir les jambes?

ὀξέως, ἐπωνυμία scholia