In Platonis Phaedrum Scholia: 250b1-5
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Σωκράτης
δικαιοσύνης μὲν οὖν καὶ σωφροσύνης καὶ ὅσα ἄλλα τίμια ψυχαῖς οὐκ ἔνεστι φέγγος οὐδὲν ἐν τοῖς τῇδε ὁμοιώμασιν, ἀλλὰ δι᾽ ἀμυδρῶν ὀργάνων μόγις αὐτῶν καὶ ὀλίγοι ἐπὶ τὰς εἰκόνας ἰόντες θεῶνται τὸ τοῦ εἰκασθέντος γένος:
Socrate
Dans les imitations d'ici il n'y a aucun éclat de justice, de sagesse et de toutes les autres choses qui sont des biens pour les âmes, mais, avec des organes imprécis peu de personnes, en se rapprochant des images, voient la nature de ce qui est représenté.
Platon, Phèdre, 250b1-250b5
Les choses sensibles permettent de se souvenir des choses qui sont. Mais, parmi les choses qui sont il y a aussi des concepts, des valeurs éthiques, comme la justice (δικαιοσύνη) et la tempérance (σωφροσύνη), alors que, sur terre, il n’y a même pas des imitations de ces idées. Il y a des particuliers sensibles d’“homme” par exemple, mais pas de “justice”.
Il semblerait donc qu’il n’y a pas un ὑπόμνημα pour ces concepts. Mais même pour les choses qui ont des ὑπομνήματα, il n’est très difficile, comme cela a déjà été dit, de s’en servir pour arriver à voir l’Être.
Cela est dû au fait que les ὄργανα humains sont trop rudimentaires. Les ὄργανα peuvent être ici les sens ou peut-être aussi les capacités intellectuelles. Ils sont, nous dit Platon ἀμυδρός. Cet adjectif caractérise quelque chose qui donne une image obscure ou indécise; des organes donc qui ne donnent pas une image nette des objets.
Avec ces outils pas assez fins, il n’est pas possible de remonter de l’image sensible à ce dont elle est l’image, à savoir ce qu’elle représente (εἰκάζω).