In Platonis Phaedrum Scholia: 248e1-2
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Σωκράτης
ἕκτῃ ποιητικὸς ἢ τῶν περὶ μίμησίν τις ἄλλος ἁρμόσει, ἑβδόμῃ δημιουργικὸς ἢ γεωργικός, ὀγδόῃ σοφιστικὸς ἢ δημοκοπικός, ἐνάτῃ τυραννικός.
Socrate
lors de la sixième sera le tour d'un poète ou d'un autre artiste des arts imitatifs, lors de la septième un artisan ou un paysan, la huitième un sophiste ou un démagogue, la neuvième un tyran.
Platon, Phèdre, 248e1-248e2
Les artistes arrivent après les sportifs. Pourtant ne se dédient-ils pas au culte des Muses? Mais ce sont des arts imitatifs et on connaît - encore de la République l’opinion que Platon a de la μίμησις. La représentation est une copie de la copie, les poètes et les autres artistes représentatifs - peintres, sculpteurs etc. - représentent le monde sensible qui est déjà une représentation du monde intelligible. Donc ils sont loin de la vérité.
Encore une fois on a donc du mal à comprendre pourquoi les artisans (δημιουργικὸς) viennent après les poètes, car eux, ils ne représentent pas, ils font des vraies choses. Un lit fait par un menuisier a plus de réalité - selon Platon, au moins - que celui qui est peint par un peintre, ou le lit d’Ulysse raconté par Homère. Mais revient le bon conservatisme. On ne peut quand même pas mettre un artisan trop en haut de l’échelle.
Platon règle aussi ses comptes avec les sophistes - n’oublions pas que Lysias a déclenché tous les discours ici. Les sophistes non seulement ne connaissent pas la vérité, ils la cachent encore plus. De la même manière les démagogues, qui font semblant de s’occuper du peuple pour s’occuper finalement de leurs intérêts.
Le tyran clot la hiérarchie: le pouvoir absolu qui n’est pas fondé sur la justice et sur la connaissance, mais juste sur l’intérêt.
Une remarque s’impose: il y a quelque chose de ludique dans ce classement qui est fait un peu à cœur léger, sans prendre la peine de le justifier. Platon s’amuse un peu, peut-être en balançant quelques vérités au milieu d’une série de lieux communs.
