In Platonis Phaedrum Scholia: 248d5-7
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Σωκράτης
τὴν δὲ δευτέραν εἰς βασιλέως ἐννόμου ἢ πολεμικοῦ καὶ ἀρχικοῦ, τρίτην εἰς πολιτικοῦ ἤ τινος οἰκονομικοῦ ἢ χρηματιστικοῦ,
Socrate
lors de la deuxième génération en un roi juste et guerrier et puissant, de la troisième en un politicien ou quelqu'un qui sait gérer ses biens et ses richesses,
Platon, Phèdre, 248d5-248d7
Les valeurs de Platon divergent radicalement des miennes dans cette hiérarchie. À la deuxième position on trouve le pouvoir politique. Le bon pouvoir absolu, représenté par le monarque (βασιλεύς). On sait de la République qu’après l’aristocratie - des philosophes, justement - la monarchie est la meilleure forme politique possible. Le roi éclairé, sage, juste. Un individu éclairé est préférable à une foule d’ignorants.
Être “éclairé” est ici exprimé avec trois adjectifs: ἔννομος, πολεμικός, et ἀρχικός. ἔννομος renvoie aux lois (νόμος): le roi doit être respectueux des lois, juste. πολεμικός surprend notre sensibilité contemporaine: le roi doit être guerrier, il doit être prêt à combattre, il doit faire peur pour qu’on puisse respecter son autorité. - et peut-être doit aussi être capable de lutter pour protéger son peuple. Et finalement il doit être ἀρχικός, capable de commander, puissant.
Après cette belle représentation du souverain absolu, on trouve l’homme politique (πολιτικός) ainsi que tous ceux qui sont capables de gérer quelque chose: leurs biens, leurs richesses (οἰκονομικός, χρηματιστικός), leur vie…
Les meilleurs êtres humains, pour Platon, sont ceux qui ont le contrôle: sur la vie des autres ou, au moins, sur la leur. Quel est le lien avec l’amour de la sagesse, du beau et de la culture? Apparemment aucun.