In Platonis Phaedrum Scholia: 248c3-5

συνοπαδὸς, hiérarchie, métempsychose

Lire les autres billets de la série

Σωκράτης
ἥτις ἂν ψυχὴ θεῷ συνοπαδὸς γενομένη κατίδῃ τι τῶν ἀληθῶν, μέχρι τε τῆς ἑτέρας περιόδου εἶναι ἀπήμονα, κἂν ἀεὶ τοῦτο δύνηται ποιεῖν, ἀεὶ ἀβλαβῆ εἶναι:

Socrate
si une âme qui est à la suite d'un dieu voit quelque chose des vérités, jusqu'au tour suivant elle est sans affliction et si elle arrive à le faire toujours, elle est toujours sans peine.

Platon, Phèdre, 248c3-248c5

On commence à expliciter cette loi inévitable qui règle l’ordre du monde. C’est la théorie de la métempsychose, centrale dans le Phèdre ainsi que dans toute la philosophie de Platon.

Le principe est, comme toujours, hiérarchique. Tout est toujours hiérarchisé: le plus haut et le plus bas. On commence du haut. Les meilleures âmes, la crème des âmes, les âmes qui y arrivent, qui sont capables.

Chaque âme est donc à la suite d’un dieu. C,est une compétition, nous l’avons vu. Il faut réussir à voir quelque chose (τι). Même si on arrive pas à tout bien voir. Mais il faut voir le plus possible. Les âmes qui réussissent sont sauves: elles peuvent continuer leur périple, continuer leurs revolutions toujours à la suite du dieu.

C’est ce qui signifie qu’elle sont sans afflictions (ἀπήμονα) et sans peines (ἀβλαβῆ). À chaque tour on fait donc une sélection: celles qui ont vu quelque chose continuent, les autres seront punies par Adrastée. Mais ce n’est pas une punition: c’est juste inévitable: n’avoir rien vu implique une chute, c’est dans la nature même des choses.

συνοπαδὸς, hiérarchie, métempsychose scholia