In Platonis Phaedrum Scholia: 248b5-6

δόξα, τροφή, δοξαστής

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Σωκράτης
πᾶσαι δὲ πολὺν ἔχουσαι πόνον ἀτελεῖς τῆς τοῦ ὄντος θέας ἀπέρχονται, καὶ ἀπελθοῦσαι τροφῇ δοξαστῇ χρῶνται.

Socrate
Toutes, avec beaucoup de peine, s'éloignent sans la vision de ce qui est, et une fois qu'elles s'en sont éloignées, elle se nourrissent d'opinion.

Platon, Phèdre, 248b5-248b6

Les âmes partent, s’éloignent, sans avoir pu accéder à la nourriture. La confusion a été telle que non seulement elles se sont blessées, mais aussi elles n’ont pas pu se rassasier. La nourriture (τροφή) revient encore, aspect fondamental de toute l’allégorie.

Les âmes redescendent et, à défaut de quelque chose de mieux, elles mangent ce qu’elles trouvent: τροφῇ δοξαστῇ χρῶνται. Littéralement: elles utilisent une nourriture opiniâtre (δοξαστής).

La nourriture dont les âmes ont besoin est l’essence, mais à défaut de cela elle doivent se contenter de se nourrir d’opinion (δόξα).

L’opposition entre essence et opinion, opposition métaphysique fondamentale chez Platon, est comparée ici au rapport entre une bonne et une mauvaise nourriture. L’essence est la nourriture des âmes.

δόξα, τροφή, δοξαστής scholia