In Platonis Phaedrum Scholia: 248b2-4
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Σωκράτης
θόρυβος οὖν καὶ ἅμιλλα καὶ ἱδρὼς ἔσχατος γίγνεται, οὗ δὴ κακίᾳ ἡνιόχων πολλαὶ μὲν χωλεύονται, πολλαὶ δὲ πολλὰ πτερὰ θραύονται:
Socrate
Il en dérive des luttes, des conflits et d'extrêmes fatigues, et à cause de l'incapacité du cocher, plusieurs âmes sont estropiées et plusieurs en ont les ailes toutes brisées.
Platon, Phèdre, 248b2-248b4
On arrive finalement à expliquer la raison de la perte des ailes. Rappelons-le encore une fois: la perte des ailes est ce qui détermine que certaines âmes s’incarnent dans des corps pendant qu’elles tombent; elle est donc la raison de l’existence des corps mortels. Dans les autres cas, corps et âme sont liés dans une unité, mais en ce qui concerne les corps mortels, cela n’est pas le cas, parce que l’âme se trouve dans le corps un peu par hasard, en raison de sa chute.
Or le problème est que, si on essaie de sortir de la métaphore - ou plutôt de l’allégorie - de la cohue d’âmes qui luttent pour avoir accès à l’hyperouranion, il ne nous reste pas grand chose du point de vue théorique et métaphysique. Que signifie cette image? Qu’il y a des âmes plus ou moins talentueuses et vertueuses, et que les moins habiles, celles qui sont de moins bonne nature finissent par habiter dans des corps. Mais pourquoi seraient-elles de moins bonne nature? Que signifie, d’un point de vue ontologique, le fait d’avoir des chevaux de race moins bonne? Que signifie, métaphysiquement, cet ensemble de luttes et de conflits, ces fatigues, cette incapacité du cocher? Que nous dit cette image au delà du simple fait qu’il y a - pour une raison inconnue - des âmes de meilleure et de moins bonne qualité?
Rien. La métaphore ne sert pas finalement à illustrer une structure métaphysique, elle remplace l’argument métaphysique lui-même. C’est un raccourci qui permet à Platon d’affirmer cette hiérarchie d’âmes pour laquelle il ne peut pas donner un argument rationnel.
La métaphore - physique, matérielle, concrète - est l’argument métaphysique. L’immatérialité se fonde sur la matérialité et, dans ce cas, elle en dérive.