In Platonis Phaedrum Scholia: 246c8-d2

πλάττω, dualisme

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Σωκράτης
ἀθάνατον δὲ οὐδ᾽ ἐξ ἑνὸς λόγου λελογισμένου, ἀλλὰ πλάττομεν οὔτε ἰδόντες οὔτε ἱκανῶς νοήσαντες θεόν, ἀθάνατόν τι ζῷον, ἔχον μὲν ψυχήν, ἔχον δὲ σῶμα, τὸν ἀεὶ δὲ χρόνον ταῦτα συμπεφυκότα.

Socrate
Ce qui est immortel, par contre, nous ne pouvons pas le saisir dans une définition rationnelle, mais nous nous imaginons un dieu - sans l'avoir jamais vu ni proprement connu - comme un certain être immortel qui a une âme et qui a un corps qui restent pour toujours unis dans une même nature.

Platon, Phèdre, 246c8-246d2

Ce qui est composé de corps et d’âme est défini “mortel”, on vient de dire. La composition, le deux, l’opposition entre matière et esprit est quelque chose que nous pouvons comprendre. Et ici arrive la rupture: ce qui est immortel, par contre, nous ne pouvons pas le saisir dans une définition rationnelle ἐξ ἑνὸς λόγου λελογισμένου.

L’unité des oppositions n’est pas compréhensible rationnellement selon Platon. On “imagine” (πλάττω) quelque chose qui aurait âme et corps ensemble toujours, d’une même nature συμπεφυκότα. Si âme et corps sont unis dans l’être immortel pour toujours et dans une même nature, cela signifie qu’il n’y a pas quelque chose comme une âme et quelque chose comme un corps. Les deux sont ontologiquement la même chose. Le dualisme est donc une nécessité épistémologique pour les mortels et non pas une nécessité ontologique. Le dualisme est caractéristique des êtres mortels et aussi de leur manière de comprendre le monde.

πλάττω, dualisme scholia