In Platonis Phaedrum Scholia: 246c1-7
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Σωκράτης
τελέα μὲν οὖν οὖσα καὶ ἐπτερωμένη μετεωροπορεῖ τε καὶ πάντα τὸν κόσμον διοικεῖ, ἡ δὲ πτερορρυήσασα φέρεται ἕως ἂν στερεοῦ τινος ἀντιλάβηται, οὗ κατοικισθεῖσα, σῶμα γήϊνον λαβοῦσα, αὐτὸ αὑτὸ δοκοῦν κινεῖν διὰ τὴν ἐκείνης δύναμιν, ζῷον τὸ σύμπαν ἐκλήθη, ψυχὴ καὶ σῶμα παγέν, θνητόν τ᾽ ἔσχεν ἐπωνυμίαν:
Socrate
Si elle est parfaite et ailée elle va à travers les airs et elle gouverne l'univers, mais si elle perd les ailes elle précipite jusqu'à qu'elle s'accroche à quelque chose de solide, où elle prend demeure, en prenant un corps de terre qui semble se mouvoir tout seul grâce à la puissance de l'âme; cet ensemble a été appelé "animal", il est composé d'âme et de corps et il est défini comme mortel.
Platon, Phèdre, 246c1-246c7
Encore une fois on peut se poser la question de l’unité et de la multiplicité de l’âme. Si elle est parfaite elle gouverne l’univers. Évidemment ici on ne parle pas d’une âme particulière. Mais ensuite on affirme qu’elle peut tomber; l’âme toute entière? Cela paraîtrait étrange. Un morceau de l’âme? Une âme particulière qui se détache de l’âme entière?
Certes nous sommes dans une métaphore et il ne faut pas la surinterpréter.
Dans sa chute, l’âme a besoin de s’accrocher à quelque chose, exactement comme quand nous tombons et nous avons le réflexe de chercher quelque chose à saisir. Ce que l’âme trouve de solide est le corps où elle prend place et qu’elle commence à mouvoir.
La dualité entre forme et matière commence ici. Cette métaphore est un des fondements de la pensée dualiste. Un corps animé est un “ensemble” σύμπαν, mais ce tout est composite et il est en réalité deux. En même temps cette dualité n’est pas ce qu’il y a de mieux dans l’univers. Le deux est évidemment un mauvais dérivé de l’un. Dans la doxa platonicienne l’un est immatériel. Mais on pourrait penser plutôt à une absence d’opposition entre matière et forme qui composerait l’unité pré-chute.