In Platonis Phaedrum Scholia: 245b1

μανία, dieux

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Σωκράτης
τοσαῦτα μέν σοι καὶ ἔτι πλείω ἔχω μανίας γιγνομένης ἀπὸ θεῶν λέγειν καλὰ ἔργα.

Socrate
Voici les grands effets, et d'autres encore que je peux énumérer à propos des belles oeuvres de la manie qui vient des dieux.

Platon, Phèdre, 245b1-245b1

Un fait est donc établi: la manie vient des dieux. Elle est divine.

On pourrait s’arrêter un instant à réfléchir sur ce point. Ou mieux, on pourrait s’arrêter un moment à réfléchir sur les dieux. Qui sont les dieux ici? Qui sont les dieux pour Socrate?

En réalité ce ne sont pas les dieux qui créent la manie, mais plutôt l’inverse: c’est la manie qui crée les dieux. En d’autres termes: la présence évidente et indéniable de quelque chose qui semble venir d’ailleurs pousse définir la cause de ce quelque chose.

La pensée ne vient pas des individus. L’art, la poésie, le chant, les bonnes idées, la compréhension du monde, le savoir… tout cela n’est pas une production humaine. C’est ce dont Socrate devrait désormais nous avoir convaincus. Mais si ces choses ne sont pas des productions humaines, si les discours ne viennent pas des hommes qui les prononcent, d’où viennent-ils?

Cette altérité qui parle en nous - cette altérité qui nous fait aussi comprendre que ce “nous” ne signifie pas finalement grande chose - c’est ce qu’on appelle des dieux.

μανία, dieux scholia