In Platonis Phaedrum Scholia: 244b8-c2
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Σωκράτης
τόδε μὴν ἄξιον ἐπιμαρτύρασθαι, ὅτι καὶ τῶν παλαιῶν οἱ τὰ ὀνόματα τιθέμενοι οὐκ αἰσχρὸν ἡγοῦντο οὐδὲ ὄνειδος μανίαν: οὐ γὰρ ἂν τῇ καλλίστῃ τέχνῃ, ᾗ τὸ μέλλον κρίνεται, αὐτὸ τοῦτο τοὔνομα ἐμπλέκοντες μανικὴν ἐκάλεσαν.
Socrate
Et il est important de rappeler aussi que les anciens qui ont donné les noms ne considérèrent pas comme une honte ou un déshonneur la manie; autrement, en effet, il ne l'auraient pas rapprochée de l'art très beau qui consiste à prévoir le futur en lui donnant le même nom et en l'appelant "manike".
Platon, Phèdre, 244b8-244c2
La sagesse des anciens (οἱ παλαιοί). Cette sagesse se manifeste ici dans la capacité d’attribuer des noms. La discussion sur les noms est fondamentale chez Platon (notamment dans le Cratyle); la position de Platon sur leur fonction et leur valeur ontologique est nuancée: les noms sont dans un équilibre entre leur fonction de correspondance avec le réel qu’ils représentent et convention. Mais il peut y avoir dans les noms des traces d’une correspondance profonde avec la réalité. Dans ces cas les noms disent quelque chose à propos des objets qu’ils désignent.
Ici cette sagesse des noms est liée aux temps anciens: c’est le savoir des anciens qui leur a permis d’imposer le bon nom aux choses. Il y a un lien entre la manie et l’art divinatoire. Cet art, affirme Socrate, dans le passé s’appelait “maniké”,. La prévision du futur est donc une forme de folie, d’exaltation divine.