In Platonis Phaedrum Scholia: 243d2-7

αἰσχύνω, δείδω, ἀποκλύζω

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Σωκράτης
τοῦτόν γε τοίνυν ἔγωγε αἰσχυνόμενος, καὶ αὐτὸν τὸν ἔρωτα δεδιώς, ἐπιθυμῶ ποτίμῳ λόγῳ οἷον ἁλμυρὰν ἀκοὴν ἀποκλύσασθαι: συμβουλεύω δὲ καὶ Λυσίᾳ ὅτι τάχιστα γράψαι ὡς χρὴ ἐραστῇ μᾶλλον ἢ μὴ ἐρῶντι ἐκ τῶν ὁμοίων χαρίζεσθαι.

Socrate
Maintenant puisque j'ai honte devant celui-ci et que j'ai peur de l'amour lui-même, je désire laver le sel de ce qu'on a écouté avec un discours frais. Et je conseille aussi à Lysias de réécrire le plus vite possible qu'à parité de conditions on doit se donner de préférence à quelqu'un qui nous aime qu'à quelqu'un qui ne nous aime pas.

Platon, Phèdre, 243d2-243d7

Avoir honte (αἰσχύνω) face aux êtres humains et peur (δείδω) face aux dieux. Voici la recette de Socrate. Une manière pour se sauver, une manière pour redevenir juste, sage. Il y a un respect pour les autres êtres humains qui demande une pudeur: rester à sa place, ne pas dire des sottises, ne pas essayer de tromper. Devant les dieux la question n’est pas tellement d’avoir honte, quant d’avoir peur, car les dieux se vengeront.

Les deux discours ont laissé du sel - amer - dans les oreilles de ceux qui les ont écouté: il faut laver (ἀποκλύζω) ce sel avec de l’eau fraiche et cette eau sera un nouveau discours. La métaphore est très réussie: on lave le sel pour se purifier du péché.

Ce conseil est donné aussi à Lysias qui risque la punition divine s’il ne répare pas au plus vite (τάχιστα) son tort en produisant, lui-aussi, une palinodie.

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