In Platonis Phaedrum Scholia: 243a2-5

ὕβρις, καθαίρω, καθαρμός, μυθολογία

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Σωκράτης
ἐμοὶ μὲν οὖν, ὦ φίλε, καθήρασθαι ἀνάγκη: ἔστιν δὲ τοῖς ἁμαρτάνουσι περὶ μυθολογίαν καθαρμὸς ἀρχαῖος, ὃν Ὅμηρος μὲν οὐκ ᾔσθετο, Στησίχορος δέ.

Socrate
Il est donc nécessaire pour moi, cher ami, de me purifier; il y a une purification ancienne pour ceux qui ont péché en matière de mythes, qu'Homère ne connaissait pas mais que Stésichore connaissait.

Platon, Phèdre, 243a2-243a5

On peut se purifier (καθαίρω) de la ὕβρις, on peut expier le péché. Mais d’abord il faut identifier de quel type de péché il s’agit exactement: Socrate a péché en matière de mythes (περὶ μυθολογίαν). Pour être plus précis, μυθολογία signifie la narration des mythes. Ici le mot mythe renvoie à une histoire à propos fondatrice, une histoire qui parle des fondements du monde: des dieux, des forces primaires, des récits qui sont à la base des valeurs d’une société. C’est dans ce domaine que se situe le péché de Socrate qui a parlé mal d’un dieu.

Il faut donc une technique pour se purifier, un protocole et ce protocole on ne peut que le trouver dans une tradition ancienne. Il faut chercher ce protocole chez ceux qui ont aussi raconté des mythes et qui peuvent s’être trompé, avoir péché et avoir été obligé de se purifier de leur péché. Et il y a, nous dit Socrate, une ancienne technique de purification (καθαρμὸς ἀρχαῖος) qui n’était pas connue par Homère - qui est normalement la référence en matière de μυθολογία - mais qui l’était par une autre référence: Stésichore.

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