In Platonis Phaedrum Scholia: 240e9-241a1

χρόνος, ἄπιστος

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Σωκράτης
καὶ ἐρῶν μὲν βλαβερός τε καὶ ἀηδής, λήξας δὲ τοῦ ἔρωτος εἰς τὸν ἔπειτα χρόνον ἄπιστος, εἰς ὃν πολλὰ καὶ μετὰ πολλῶν ὅρκων τε καὶ δεήσεων ὑπισχνούμενος μόγις κατεῖχε τήν γ᾽ ἐν τῷ τότε συνουσίαν ἐπίπονον οὖσαν φέρειν δι᾽ ἐλπίδα ἀγαθῶν.

Socrate
Et quand il aime il est nuisible et fastidieux, quand il cesse d'aimer il sera pas fiable pour tout le temps à venir, ce temps pour lequel, en promettant plein de choses et avec plein de serments et supplications, il avait été capable avec peine de faire durer, grâce à l'espoir de quelques biens, l'intimité d'avant, pourtant déjà lourde.

Platon, Phèdre, 240e9-241a1

Le temps passe et change les choses. Pourtant l’amour parie sur le temps futur. L’amoureux est nuisible et fastidieux quand il aime, mais une fois qu’il arrête d’aimer il devient non fiable: ἄπιστος. On ne peut pas lui faire confiance car quand il est amoureux il fait tout pour garantir que l’intimité et la fréquentation de l’aimé vont durer dans le temps futur. Mais quand il n’aime plus cet engagement tombe à l’eau.

La production du futur de la part de l’amoureux n’est donc pas fiable, ses promesses ne valent rien et surtout ce qu’il fait ne vaut rien: il dépense toutes ses énergies pour garantir qu’il restera avec l’aimé et ensuite tout cet investissement ne sert à rien car il cesse d’aimer.

C’est un grand topos: les serments d’amour ne valent rien. Comme le dit Callimaque: τοὺς ἐν ἔρωτι ὅρκους μὴ δύνειν οὔατ᾽ ἐς ἀθανάτων. Les serments d’amour n’atteignent pas les oreilles des immortels. Il n’y a pas d’éternité en amour, tout est éphémère et parier sur le futur est pure folie.

χρόνος, ἄπιστος scholia