In Platonis Phaedrum Scholia: 239a5-9

κατὰ τὴν διάνοιαν, ἀνάγκη

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Σωκράτης
τοσούτων κακῶν καὶ ἔτι πλειόνων κατὰ τὴν διάνοιαν ἐραστὴν ἐρωμένῳ ἀνάγκη γιγνομένων τε καὶ φύσει ἐνόντων τῶν μὲν ἥδεσθαι, τὰ δὲ παρασκευάζειν, ἢ στέρεσθαι τοῦ παραυτίκα ἡδέος.

Socrate
Il est nécessaire que l'amant jouisse des maux de ce type et de plein d'autres défauts intellectuels qui apparaissent chez l'aimé et qui sont dans sa nature et aussi qu'il en provoque, ou alors il perdra le plaisir immédiat.

Platon, Phèdre, 239a5-239a9

On répète ici le principe: puisqu’il est malade et que les malades jouissent de ce qui leur est inférieur, il est nécessaire que l’amant - qui est malade d’amour - jouisse des défauts intellectuels de l’aimé. On aime ce qui donne plaisir car c’est inférieur. On aime ce qui est méprisable, voici le paradoxe.

Le mot “nécessité”, ἀνάγκη, va revenir très souvent dans ces lignes: Socrate insiste sur la force et la structure logique de son discours pour le différencier de celui de Lysias. Il ne s’agit pas de juxtaposer des phrases et des arguments mais de montrer des relations logiques, des enchaînements nécessaires, des causes et des effets.

Il est donc nécessaire que l’amant cherche les défauts de l’aimé et même qu’il les provoque, qu’il en soit la cause, car ce sont ces mêmes défauts qui permettent son plaisir - et que l’amant est justement défini par le fait de chercher ce plaisir. S’il n’ouvrait pas pour l’existence et la multiplication de ces défauts il perdrait le plaisir qu’il cherche.

κατὰ τὴν διάνοιαν, ἀνάγκη scholia