In Platonis Phaedrum Scholia: 239a10-b3
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Σωκράτης
φθονερὸν δὴ ἀνάγκη εἶναι, καὶ πολλῶν μὲν ἄλλων συνουσιῶν ἀπείργοντα καὶ ὠφελίμων ὅθεν ἂν μάλιστ᾽ ἀνὴρ γίγνοιτο, μεγάλης αἴτιον εἶναι βλάβης, μεγίστης δὲ τῆς ὅθεν ἂν φρονιμώτατος εἴη.
Socrate
Il est nécessaire qu'il soit jaloux, et qu'il soit la cause d'un grand mal en tenant l'aimé loin de plusieurs autres fréquentations et personnes utiles qui pourraient le plus le faire devenir un homme, mais qu'il soit la cause d'un dommage vraiment très grave lorsqu'il pourrait devenir plus sage.
Platon, Phèdre, 239a10-239b3
Encore une nécessité, une autre implication logique. Un argument qui a été donné aussi par Lysias, mais sans que sa cause ne soit bien identifiée et mise en relation avec la nature de l’amour: l’amant sera nécessairement jaloux, parce qu’il ne veut pas que l’aimé devienne meilleur. Donc il évitera que l’aimé puisse fréquenter des gens qui pourraient le rendre meilleur.
Le dommage sera encore plus grand lorsque l’amant travaillera pour éviter que l’aimé devienne plus sage. Évidemment ici on construit l’argument sur la base de l’idée d’amour pédérastique où l’amant devrait justement être un mentor et un enseignant pour l’aimé. Et non, il fait exactement l’opposé. Le plus grands des maux provoqué par l’amant sera donc celui d’avoir l’effet opposé par rapport à celui qu’il devrait avoir.
C’est un paradoxe: l’amour a comme objectif - on pourrait dire - que le jeune homme devienne meilleur grâce à son amant. Or l’amant, s’il aime, fera l’inverse. On se doute du problème: la définition qui a été donné d’amour doit être fausse, car on est en train de dériver d’une chose son contraire.