In Platonis Phaedrum Scholia: 238c7-8
Billet précédentLire les autres billets de la série
Φαῖδρος
πάνυ μὲν οὖν, ὦ Σώκρατες, παρὰ τὸ εἰωθὸς εὔροιά τίς σε εἴληφεν.
Phèdre
Tout à fait, Socrate, contrairement à tes habitudes, un bon écoulement t'a saisi.
Platon, Phèdre, 238c7-238c8
On est encore dans la passivité: ce n’est pas Socrate le responsable de son beau discours, c’est quelque chose qui l’a saisi (λαμβάνω). Cette chose est “un bon écoulement” (εὔροιά), un “libre cours”. εὔροιά est composé de ἑυ (bon) et ῥέω (couler) et peut s’utiliser par exemple pour parler d’un fleuve qui court sans rencontrer d’obstacles. Ici le bon écoulement a pris possession de Socrate qui du coup fait sortir de sa bouche les mots, comme de l’eau d’une fontaine.
Phèdre précise bien que cela n’est pas la constitution normale de Socrate. Il n’y est donc pour rien. Ce n’est pas lui, tous ces mots viennent d’un ailleurs. Et Socrate devra probablement s’en justifier, mieux expliquer d’où ce bon écoulement est venu.