In Platonis Phaedrum Scholia: 237c3-4

τὸ εἰκὸς

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Σωκράτης
ὡς οὖν εἰδότες οὐ διομολογοῦνται ἐν ἀρχῇ τῆς σκέψεως, προελθόντες δὲ τὸ εἰκὸς ἀποδιδόασιν: οὔτε γὰρ ἑαυτοῖς οὔτε ἀλλήλοις ὁμολογοῦσιν.

Socrate
Comme s'ils le savaient, il ne se mettent pas d'accord au début de l'investigation, et en continuant ils obtiennent le résultat inévitable: en effet, ils ne sont d'accord ni avec eux-mêmes ni avec les autres.

Platon, Phèdre, 237c3-237c4

La transformation de l’énoncé le plus profond de la philosophie en règle pour des écoliers continue. Qu’arrive-t-il aux mauvais écoliers qui n’écoutent pas les consignes de leur maître?

Il est clair qu’ici on ne parle plus - comme on aurait pu le croire des phrases précédentes - de l’ignorance philosophique de l’essence des choses. On parle juste d’un manque de définition commune d’un mot.

La question ontologique est transformée en question rhétorique. Le précepte qui fonde la démarche socratique est assimilé à un précepte que n’importe quel juriste aurait pu donner à ses élèves: définissez bien vos mots! Ou pas, par ailleurs, car l’ambiguïté des définitions peut être justement la force d’un discours comme celui de Lysias. L’orateur, de sont côté, connaît les définitions possibles et c’est cette maîtrise qui lui permet de jouer avec un certain flou pour confondre son auditoire.

Et donc ici, voici les conséquences inévitables (τὸ εἰκὸς) pour les mauvais élèves: ils ne se rendent pas compte du fait qu’ils n’ont pas de prise sur les définitions et dès le début de leur raisonnement ils ne sont d’accord ni avec eux mêmes ni avec les autres. Et cela parce qu’ils parlent de plusieurs choses à la fois et il est impossible - cette fois il s’agit d’une nécessité logique - de dériver les mêmes conclusions de prémisses différentes.

τὸ εἰκὸς scholia