In Platonis Phaedrum Scholia: 235b2-b5

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Φαῖδρος
αὐτὸ γὰρ τοῦτο καὶ μάλιστα ὁ λόγος ἔχει. τῶν γὰρ ἐνόντων ἀξίως ῥηθῆναι ἐν τῷ πράγματι οὐδὲν παραλέλοιπεν, ὥστε παρὰ τὰ ἐκείνῳ εἰρημένα μηδέν᾽ ἄν ποτε δύνασθαι εἰπεῖν ἄλλα πλείω καὶ πλείονος ἄξια.

Phèdre
C'est surtout exactement celle-ci, en effet, la qualité du discours: il ne néglige aucune des choses dignes d'être dites sur le sujet, ainsi que que personne ne peut parler à ce propos de façon plus exhaustive et plus digne.

Platon, Phèdre, 235b2-235b5

Socrate a affirmé que Lysias n’a même pas essayé d’être exhaustif à propos de l’amour. Phèdre affirme qu’au contraire l’exhaustivité est la qualité principale du discours.

En continuant de nier la parole de Socrate, il n’essaie pas de défendre Lysias en le louant pour d’autres raisons. Il affirme que le discours est bon pour ce que Socrate lui critique. Ce n’est pas une question de style, c’est une question d’exhaustivité. L’argument de Phèdre, encore une fois, ne tend pas à sauver Lysias, mais à nier Socrate et son interprétation de la démarche des sophistes. Il n’y a pas d’explication à donner, il n’est pas nécessaire de développer une argumentation rationnelle pour montrer que Socrate a tort, il faut tout simplement supprimer sa parole, la faire disparaître en réfutant de l’avoir entendue, ou mieux en niant le fait même qu’elle ait été prononcée.

Une fois que Socrate a été neutralisé, Lysias peut redevenir le meilleur des hommes: personne ne pourrait faire ce qu’il a su faire.

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