In Platonis Phaedrum Scholia: 235b10-c1

ποῦ

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Φαῖδρος
τίνες οὗτοι; καὶ ποῦ σὺ βελτίω τούτων ἀκήκοας;

Phèdre
Qui sont-ils? Et où as-tu entendu quelque chose de meilleur que ce discours?

Platon, Phèdre, 235b10-235c1

Phèdre veut des précisions. Qui a parlé mieux que Lysias? Et où Socrate l’a-t-il entendu parler?

La question de Phèdre semble vouloir ramener Socrate à une matérialité oubliée: on parle d’un discours écrit, celui de Lysias, et on le compare avec d’autres discours qui doivent donc être quelque part, écrits par quelqu’un. Socrate ne peut donc pas rester vague en parlant d’hommes et de femmes du passé, comme si les idées étaient désincarnées. Où sont ces idées? Ou mieux: où sont les discours dont parle Socrate?

Encore une fois c’est l’opposition apparente entre matérialité et immatérialité qui est au centre du débat ici. On pourrait croire qu’il y a d’un côté un Socrate qui défend des idées immatérielles, désincarnées et de l’autre un Phèdre qui croit à la matérialité, aux discours écrits, aux personnes qui produisent physiquement ces discours, aux lieux où ces discours sont prononcés et entendus.

Mais n’est-ce pas Socrate qui donnait aux adverbes de lieu autant d’importance au début du dialogue? Les premiers mots de Socrate étaient justement: ποῖ δὴ καὶ πόθεν; Où vas-tu? D’où viens-tu? Comment pourrait-il ne pas considérer relevant le ποῦ de Phèdre?

La question est donc loin d’être anodine. Où se trouvent les discours?

ποῦ scholia