In Platonis Phaedrum Scholia: 234e1-4

ἀληθῶς, principe de raison suffisante

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Φαῖδρος
μηδαμῶς, ὦ Σώκρατες, ἀλλ᾽ ὡς ἀληθῶς εἰπὲ πρὸς Διὸς φιλίου, οἴει ἄν τινα ἔχειν εἰπεῖν ἄλλον τῶν Ἑλλήνων ἕτερα τούτων μείζω καὶ πλείω περὶ τοῦ αὐτοῦ πράγματος;

Phèdre
Arrête, Socrate, mais dis vraiment au nom du Zeus de l'amitié, penses-tu que quelqu'un d'autre parmi les Grecs pourrait parler davantage et mieux sur ce même sujet?

Platon, Phèdre, 234e1-234e4

Voici la question de Phèdre: Lysias est-il le meilleur parmi les Grecs? On dirait qu’il est ici question du principe de raison suffisante dont manquaient les arguments du discours de Lysias. Pourquoi aimer Lysias plutôt que quelqu’un d’autre? Il faut une raison, une cause. Il faut que Lysias soit le meilleur.

La question est posée en faisant appel à Zeus en tant que dieu de l’amitié. Socrate doit donc répondre en tant qu’ami et cela semble lui donner la responsabilité de la vérité (ἀληθῶς). Phèdre veut la vérité. On arrête donc de jouer - comme Socrate semblait avoir fait dans sa réplique précédente. Et surtout on sort du jeu de séduction: c’est en tant qu’ami - et non pas en tant qu’amant potentiel - que Socrate doit la vérité à Phèdre.

On met donc entre parenthèse le sujet de la conversation - l’amour - vu que, sans rien savoir de certain à propos de cet état, il n’est pas possible de savoir si être amoureux permet ou pas de parler vrai.

Phèdre veut la vérité sur une question précise: si Lysias est le meilleur des Grecs par rapport au discours sur l’amour. Le meilleur des Grecs, à savoir, dans la bouche de Phedre, les meilleurs des êtres humains. Et le meilleur à parler d’amour et donc le meilleur pour être aimé. La question de Phèdre est donc de savoir s’il doit être ἐρόμενος de Lysias, ou mieux s’il y a une raison absolue et objective pour choisir Lysias parmi tous les autres.

ἀληθῶς, principe de raison suffisante scholia