In Platonis Phaedrum Scholia: 234d9-10

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Φαῖδρος
εἶεν: οὕτω δὴ δοκεῖ παίζειν;
Σωκράτης
δοκῶ γάρ σοι παίζειν καὶ οὐχὶ ἐσπουδακέναι;

Phèdre
Et bien: il te semble donc le cas de plaisanter?
Socrate
Est-ce que je te semble plaisanter et ne pas être sérieux?

Platon, Phèdre, 234d9-234d10

Phèdre saisit l’ironie de Socrate. Pourquoi? A-t-il senti que sa rhétorique était exagérée? Mais s’il pense que Lysias a écrit un discours parfait il ne devrait pas se rendre compte du fait que l’admiration de Socrate est fausse. Ou alors il sait que le discours ne vaut pas autant d’admiration: au fond Phèdre ne trouve pas le discours de Lysias si excellent. Il doute de sa qualité et c’est pour cette raison qu’il cherche une confirmation de la part de Socrate.

Une autre hypothèse est que Phèdre n’ait pas complètement saisi les mots de Socrate. Il les a pris pour un jeu, Socrate est en train de jouer (παίζω) avec lui. Plus que l’ironie, dans ce sens, Phèdre a perçu l’ambigüité des phrases. Et c’est en effet ce que Socrate réaffirme: j’ai l’air d’un qui joue? Je suis sérieux. Phèdre s’en doutait probablement: Socrate ne joue pas, il dit quelque chose de difficile à comprendre, quelque chose d’ambigu, mais il est très sérieux. L’ironie contre Lysias n’est pas le point fondamental de sa réplique. Mais alors qu’est-ce qu’elle dit, cette réplique? Phèdre n’en a aucune idée et ne peut sortir de cette impasse qu’en précisant sa question, en redemandant à Socrate son avis sur le discours.

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