In Platonis Phaedrum Scholia: 232d2-e1
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Φαῖδρος
πείσαντες μὲν οὖν ἀπεχθέσθαι σε τούτοις εἰς ἐρημίαν φίλων καθιστᾶσιν, ἐὰν δὲ τὸ σεαυτοῦ σκοπῶν ἄμεινον ἐκείνων φρονῇς, ἥξεις αὐτοῖς εἰς διαφοράν: ὅσοι δὲ μὴ ἐρῶντες ἔτυχον, ἀλλὰ δι᾽ ἀρετὴν ἔπραξαν ὧν ἐδέοντο, οὐκ ἂν τοῖς συνοῦσι φθονοῖεν, ἀλλὰ τοὺς μὴ ἐθέλοντας μισοῖεν, ἡγούμενοι ὑπ᾽ ἐκείνων μὲν ὑπερορᾶσθαι, ὑπὸ τῶν συνόντων δὲ ὠφελεῖσθαι, ὥστε πολὺ πλείων ἐλπὶς φιλίαν αὐτοῖς ἐκ τοῦ πράγματος ἢ ἔχθραν γενέσθαι.
Phèdre
En te convaincant que ceux-là te haïssent, ils te feront rester sans amis et si tu penses à tes intérêts mieux qu'eux, tu devras te disputer avec eux: ce qui ne se trouvent pas être amoureux, mais qui ont obtenu par leur vertu ce qu'ils désiraient, n'envieront pas ceux qui te fréquentent, au contraire, ils détesteront ceux qui ne veulent pas le faire, car ils pensent que ces derniers te dédaignent et que ceux qui te fréquentent t'aident, ainsi qu'il est beaucoup plus probable que de ta relation avec eux naisse de l'amitié plutôt que de l'inimitié.
Platon, Phèdre, 232d2-232e1
La jalousie pousse les amoureux à faire du mal, à agir contre les intérêts de l’aimé. Il serait préférable pour l’aimé de fréquenter aussi d’autres personnes, mais l’amoureux est jaloux et essaye d’empêcher ces fréquentations. Et si l’aimé contrevient à cette interdiction, il finira par rompre.
Ce n’est pas le cas pour les non amoureux. Pourquoi? Parce que, nous dit Lysias, ce n’est pas par amour qu’ils sont dans la relation, mais justement grâce à ce qu’ils peuvent offrir. Grâce à leur qualités qui ont déjà été comptées, mesurées et calculées. La transaction a été faite en connaissance de cause. Ils sont déjà ceux qui ont fait l’offre la plus haute. La comparaison a déjà été faite.
Donc les non amoureux peuvent se permettre le luxe de ne pas être jaloux. Ils sont déjà les meilleurs. Ils ne craignent pas la concurrence et ils peuvent se concentrer sur le bien de leur compagnon. Or il est clair que le non aimé n’a qu’à gagner de ses bonnes fréquentations. Il faut se rappeler que dans la structure de l’amour pédérastique dont il est question ici, l’ἐρόμενος est celui qui doit apprendre, le jeune qui doit profiter de la relation amoureuse pour se former. Le non amoureux pourra se concentrer sur son rôle de mentor, de maître et veiller aux bonnes fréquentation de son élève.
