In Platonis Phaedrum Scholia: 232c5-d1
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Φαῖδρος
διόπερ καὶ τὰς πρὸς τοὺς ἄλλους τῶν ἐρωμένων συνουσίας ἀποτρέπουσιν, φοβούμενοι τοὺς μὲν οὐσίαν κεκτημένους μὴ χρήμασιν αὐτοὺς ὑπερβάλωνται, τοὺς δὲ πεπαιδευμένους μὴ συνέσει κρείττους γένωνται: τῶν δὲ ἄλλο τι κεκτημένων ἀγαθὸν τὴν δύναμιν ἑκάστου φυλάττονται.
Phèdre
Pour cela aussi ils découragent la fréquentation des aimés par d'autres personnes, en craignant que ceux qui possèdent des biens ne les surpassent par les richesses et que ceux qui sont éduqués ne soient meilleurs pour leur sagacité: ils se méfient de tous ceux qui possèdent quelques autres biens à cause de leur propre qualité.
Platon, Phèdre, 232c5-232d1
Lysias continue à lister les effets de la maladie d’amour. On arrive ici à la jalousie. L’amour, en tant que maladie, empêche de vouloir le bien de l’aimé. C’est le paradoxe de la jalousie: le plus on est amoureux, le plus on devrait vouloir le bien de l’aimé; n’est-ce pas cela que signifie d’aimer? Et bien non: l’amour étant une maladie, il n’a pas de logique ou de rationalité: aimer implique en réalité ne pas être capable de vouloir le bien de l’autre, à cause de sa propre peur de le perdre.
Les raisons de la jalousie sont encore une fois très concrètes, profondément liées à un calcul d’intérêts. La jalousie est fondée sur la peur que quelqu’un d’autre ait quelque chose d’objectivement meilleur à proposer à l’aimé: de la richesse, de l’érudition, ou une autre qualité.
Si l’amour est une transaction, on peut toujours se faire dépasser par quelqu’un qui a la possibilité de faire monter les enchères.