In Platonis Phaedrum Scholia: 231e2-232a6

maîtrise de soi, νόμος

Lire les autres billets de la série

Φαῖδρος
εἰ τοίνυν τὸν νόμον τὸν καθεστηκότα δέδοικας, μὴ πυθομένων τῶν ἀνθρώπων ὄνειδός σοι γένηται, εἰκός ἐστι τοὺς μὲν ἐρῶντας, οὕτως ἂν οἰομένους καὶ ὑπὸ τῶν ἄλλων ζηλοῦσθαι ὥσπερ αὐτοὺς ὑφ᾽ αὑτῶν, ἐπαρθῆναι τῷ λέγειν καὶ φιλοτιμουμένους ἐπιδείκνυσθαι πρὸς ἅπαντας ὅτι οὐκ ἄλλως αὐτοῖς πεπόνηται: τοὺς δὲ μὴ ἐρῶντας, κρείττους αὑτῶν ὄντας, τὸ βέλτιστον ἀντὶ τῆς δόξης τῆς παρὰ τῶν ἀνθρώπων αἱρεῖσθαι.

Phèdre
Et si tu as peur des coutumes établis et tu crains que si les gens viennent à connaissance de ton affaire il t'en résultera une reproche publique, il est clair que les amoureux, convaincus d'être admirés par les autres comme ils s'admirent eux-mêmes, se feront un plaisir de dire tout fiers aux quatre vents que leurs efforts n'ont pas été vains. Ceux qui n'aiment pas, étant maîtres d'eux-mêmes, préfèrent ce qui est mieux pour eux à l'opinion des gens.

Platon, Phèdre, 231e2-232a6

On l’a déjà vu: les amoureux οὐ δύνασθαι αὑτῶν κρατεῖν, ils ne sont pas capables de se contrôler, ils ne sont pas maîtres d’eux-mêmes. Alors que les non amoureux sont dans l’autocontrôle (κρείττους αὑτῶν ὄντας). Dans ce cas la non maîtrise implique de ne pas être prudent. Les amoureux ne résistent pas au plaisir de se vanter de leur conquête, parce qu’ils ne raisonnent pas et ils ne comprennent pas que cela risque de leur porter préjugé.

Lysias fait encore appel au bon sens commun et aux mœurs établis (ὁ νόμος ὁ καθεστηκός): ce que les gens pensent. Les gens parlent, l’opinion des gens compte, le qu’en-dira-t-on menace. Mais ceux qui n’aiment pas s’en fichent de l’opinion des gens: être maître de soi équivaut à être pratiques, concrets et à se concentrer donc sur ses véritables intérêts.

La conception de la rationalité est aussi dévoilée ici: être rationnel et être capable de se contrôler signifie savoir s’occuper de son propre profit.

maîtrise de soi, νόμος scholia