In Platonis Phaedrum Scholia: 231d6-231e1

ἔκλεξις, τύχη, τυγχάνω, principe de raison suffisante

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Φαῖδρος
καὶ μὲν δὴ εἰ μὲν ἐκ τῶν ἐρώντων τὸν βέλτιστον αἱροῖο, ἐξ ὀλίγων ἄν σοι ἡ ἔκλεξις εἴη: εἰ δ᾽ ἐκ τῶν ἄλλων τὸν σαυτῷ ἐπιτηδειότατον, ἐκ πολλῶν: ὥστε πολὺ πλείων ἐλπὶς ἐν τοῖς πολλοῖς ὄντα τυχεῖν τὸν ἄξιον τῆς σῆς φιλίας.

Phèdre
Et aussi, si tu cherches le meilleur parmi ceux qui t'aiment, tu auras un choix entre peu de monde: si au contraire tu cherches le plus approprié pour toi parmi les autres, tu auras le choix entre plusieurs: de sorte qu'il y a beaucoup plus de chances que celui qui est digne de ton affection se trouve dans un grand nombre de personnes.

Platon, Phèdre, 231d6-231e1

Dans l’énumération arrive un autre argument qui n’a aucun lien avec les précédents: le choix (ἔκλεξις). Choisir (αἱρέω) entre des personnes qui sont amoureuses de toi implique de choisir dans un nombre limité. Les non amoureux sont beaucoup plus nombreux. Voilà l’argument fallacieux. Car le non amoureux doit quand même avoir une raison pour accepter d’avoir une relation avec le non aimé. Manque ici un principe de raison suffisante. Et cette raison suffisante, si elle n’est pas l’amour, devra quand même être quelque chose. Et ce quelque chose limitera le nombre de non amoureux possibles.

Le principe de raison suffisante est, ici aussi, remplacé par le hasard, la τύχη. Mais si l’on analyse bien, cet hasard n’est qu’une raison mal explicitée, ou laissée dans l’ombre. En réalité il y a une raison. L’astuce de Lysias est donc de laisser dans le flou ce que signifie de ne pas être amoureux, pour faire croire que cette situation est préférable.

ἔκλεξις, τύχη, τυγχάνω, principe de raison suffisante scholia