In Platonis Phaedrum Scholia: 230c1-6

τόπος, genius loci, εὔπνουν, τέττιξ

Lire les autres billets de la série

Σωκράτης
εἰ δ᾽ αὖ βούλει, τὸ εὔπνουν τοῦ τόπου ὡς ἀγαπητὸν καὶ σφόδρα ἡδύ: θερινόν τε καὶ λιγυρὸν ὑπηχεῖ τῷ τῶν τεττίγων χορῷ. πάντων δὲ κομψότατον τὸ τῆς πόας, ὅτι ἐν ἠρέμα προσάντει ἱκανὴ πέφυκε κατακλινέντι τὴν κεφαλὴν παγκάλως ἔχειν.

Socrate
Et encore, si tu veux, la brise de ce lieu, comme elle est aimable et tellement plaisante: un bruit estival qui fait écho au chant des cigales. Mais la chose la plus douce c'est l'herbe, parce qu'elle a poussé assez sur le terrain un peu incliné qu'elle permet à qui s'allonge d'y poser commodément la tête.

Platon, Phèdre, 230c1-230c6

La brise du lieu, littéralement “le bon souffle” (εὔπνουν). C’est encore le genius loci. Socrate est en train de nous donner tous les détails sur ce lieu, sur ce τόπος. Un lieu qui semblait être de Borée, le violent vent du nord, est au contraire caractérisé par un bon souffle, agréable et plaisant. Le souffle léger qui fait oublier la chaleur excessive, un souffle qui rééquilibre, qui redonne harmonie, l’harmonie que le bruit du vent produit dans la consonance avec le chant des cigales. Le lieu accueille les deux hommes. Tout est en place pour eux. Tout est en place pour que le λόγος puisse apparaître. L’herbe a poussé pour que la tête puisse s’y reposer. La nature est là pour que le discours émerge, pour que le sens apparaisse. La nature est l’ensemble des forces en jeux au moment de la production du sens. La nature est discours elle est λόγος.

Les cigales (τέττιξ) apparaissent ici: il en sera plus longuement question plus tard. Les cigales oisives, trop oisives et pour cela tellement divines.

τόπος, genius loci, εὔπνουν, τέττιξ scholia