In Platonis Phaedrum Scholia: 271b1-6
Billet précédentLire les autres billets de la série
Σωκράτης
τρίτον δὲ δὴ διαταξάμενος τὰ λόγων τε καὶ ψυχῆς γένη καὶ τὰ τούτων παθήματα δίεισι πάσας αἰτίας, προσαρμόττων ἕκαστον ἑκάστῳ καὶ διδάσκων οἵα οὖσα ὑφ᾽ οἵων λόγων δι᾽ ἣν αἰτίαν ἐξ ἀνάγκης ἡ μὲν πείθεται, ἡ δὲ ἀπειθεῖ.
Φαῖδρος
κάλλιστα γοῦν ἄν, ὡς ἔοικ᾽, ἔχοι οὕτως.
Socrate
En troisième lieu, en classifiant les espèces d'âme et de discours et ce qui les affecte, il en examinera toutes les causes, en adaptant chaque discours à chaque âme et en enseignant pour quelle raison une âme est persuadée par certains discours et une autre ne l'est pas.
Phèdre
Il semble que c'est une excellente manière de faire.
Platon, Phèdre, 271b1-271b6
Les principes méthodologiques n’étaient que deux: l’identification de l’essence et l’analyse d’action et passion. Ici, en revanche on a un numéro trois: τρίτον. Mais à bien voir Socrate n’a pas rajouté subrepticement un troisième principe: il s’agit seulement d’appliquer les deux principes universels à des objets particulier: les différentes âmes particulières.
Ce troisième point est un point applicatif, concret: les connaissances générales sur ce qu’est l’Âme en tant qu’idée, et sur ce qu’elle peut faire ou subir servent pour ensuite analyser les âmes singulières une par une et voir leurs caractéristiques accidentelles. Il s’agit d’âmes, mais chacune est différente, même si elle partage son essence avec l’idée d’Âme.
On passe au particulier et c’est à ce niveau qu’on recommence à parler rhétorique: si de chaque âme on sait ce qu’elle est, ses caractéristiques essentielles et accidentelles (celles qui la distinguent en tant qu’âme particulière), on pourra ensuite savoir quels discours peuvent avoir un effet sur elle.
En réalité, il y a une autre interprétation possible de ce passage: si on comprend γένη comme “parties” au lieu que comme “type”. À ce moment on pourrait penser que chaque âme a des parties et que chaque partie est touchée par des types différents de discours. Il me semble par contre que la première interprétation est plus simple ici, surtout si on fait référence à l’exemple concret que Socrate donnera dans la suite de son discours.