In Platonis Phaedrum Scholia: 261c9-d1

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Σωκράτης
οὐκοῦν ὁ τέχνῃ τοῦτο δρῶν ποιήσει φανῆναι τὸ αὐτὸ τοῖς αὐτοῖς τοτὲ μὲν δίκαιον, ὅταν δὲ βούληται, ἄδικον; Φαῖδρος
τί μήν;

Socrate
N'est-il pas vrai donc que celui qui possède cet art fait sembler la même chose aux mêmes gens parfois juste et parfois, lorsqu'il le souhaite, injuste? Phèdre
Bien sûr.

Platon, Phèdre, 261c9-261d1

Voici donc quel serait le propre de l’art oratoire: faire apparaître la même chose juste ou injuste, selon les souhaits du moment.

Mais revenons au but de l’argumentation de Socrate. La question est de savoir s’il est possible qu’il y ait un art de la parole qui soit séparé de la connaissance de la vérité. Mais, pour être plus précis, le véritable défi ici, c’est de répondre à l’objection que la rhétorique elle même, dans sa prosopopée, a soulevé: la rhétorique a dit qu’elle ne peut qu’accompagner quelqu’un qui connaît déjà la vérité.

Pour répondre à cette objection Socrate pourrait essayer de démontrer que quelqu’un qui sait la vérité sait aussi la dire, mais ce n’est pas sa stratégie: il veut démontrer plutôt que la rhétorique n’est pas un art et que donc elle ne peut rien donner de plus à quelqu’un qui connaît la vérité, ni à quelqu’un qui ne la connaît pas. C’est un art sans art, c’est une pratique vide.

Socrate démontrera donc que l’affirmation selon laquelle qui possède la rhétorique peut faire sembler la même chose juste ou injuste à souhait est en réalité fausse.

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