Ce qui pourrait être autrement: X200 - deuxième partie

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Je vous ai laissé hier avec un cliffhanger à couper le souffle: moi devant mon nouveau X200, à peine sorti de son cellophane.

Vikings livre l’ordinateur avec Trisquel. J’ai utilisé Trisquel pour un an avec mon ordinateur précédent et j’étais plutôt content: fondamentalement c’est un Ubuntu libéré de tout ce qui est propriétaire avec Mate comme GUI par défaut. Le problème est qu’il est toujours une version en retard par rapport à Ubuntu - et donc à Debian. Ceci pose quelques problèmes quand on a besoin de travailler avec des librairies très récentes - rien d’incontournable, mais des fois c’est quand même pénible. Un autre défaut de Trisquel - et de toutes les distributions qui suivent en cela la philosophie de Debian - est d’utiliser systemd comme système d’initialisation. C’est le premier logiciel qui est lancé par l’ordinateur et le “parent” de tous les autres processus: c’est lui, donc qui s’occupe de lancer et gérer tous les processus (programmes, applications, démons etc.).

Ici l’analyse et les conseils de Robert Alessi ont été très précieux pour moi. Il y a toujours quelqu’un qui vous fait découvrir des nouveaux horizons et qui vous ouvre de nouvelles perspectives qui vous permettent d’imaginer de nouveaux espaces de vie: Robert a eu ce rôle pour ma mise en place de mon espace numérique principal.

Robert m’a donc fait remarquer que systemd essaye de faire beaucoup de choses - donc de tout gérer - et que cela implique un usage exagéré de ressources. C’est une tendance fréquente dans l’informatique branchée aujourd’hui: construire des logiciels qui font tout - et mal - pour “simplifier” la vie des utilisateur.ice.s. Le conseil de Robert: choisis des modules qui font juste ce dont tu as besoin - et bien. Cette réflexion a été le point de départ de toute la configuration de ma machine.

Voilà donc le principe de base: je veux mettre en place un environnement numérique qui me permette de faire tout ce dont j’ai besoin en utilisant juste les ressources nécessaires. Cela demandera de sélectionner tous les modules dont j’ai besoin, un par un et de faire quand même des compromis: mes compétences informatiques ont des grands limites et certaines fois la configuration demandée par des petits modules est trop importante; je dois donc trouver un équilibre entre mon principe de fond et le temps et les compétences dont je dispose.

Première décision importante donc: abandonner systemd. Je cherche une distribution qui utilise openrc, une alternative à systemd qui correspond à mon principe de départ: le module qui fait le mieux juste ce qu’il doit faire. J’ai un autre besoin: rester dans un environnement Debian-like. J’ai acquis une série de réflexes sur Debian (apt install par exemple) et je n’ai pas trop envie de faire des efforts pour changer ces habitudes. C’est justement un équilibre entre la volonté d’expérimenter de nouvelles possibilités d’organisation de mon espace numérique et les limites de temps et d’énergies.

La solution est donc Devuan, un fork de Debian qui propose openrc comme sysinit.

Devuan propose par défaut Mate comme GUI. Je l’ai d’abord installé avec Mate, donc. J’ai ensuite testé Xfce - pas mal parce que assez léger. Ensuite c’est encore le conseil de Robert Alessi qui a joué un rôle fondamental. Je cherchais, en suivant mon principe de base, une interface graphique légère, qui fasse juste ce dont j’ai besoin. Je veux limiter les applications, les démons qui tournent et qui font on ne sait pas très bien quoi et je veux surtout, limiter au maximum l’usage de la souris. Je pense que Douglas Engelbart mériterait une punition dantesque pour avoir inventé la souris: elle fait perdre un temps fou, elle fait perdre le contrôle sur la machine, elle a déterminé le développement d’un univers clignotant, lourd, opaque et inutile…

Suite à ces réflexions la question était plutôt: ai-je besoin d’une interface graphique? Si je pouvais tout faire avec un terminal, je serais bien plus content. Mais malheureusement, naviguer sur le web avec Lynx a des limites. Sincèrement, je pense que cela vaudrait la peine d’essayer d’habiter un environnement complètement non graphique, mais pour le moment il y a des choses que j’ai du mal à ne pas faire (fondamentalement naviguer sur le web, mais aussi parfois lire et annoter des pdfs, regarder des photos ou monter un film).

Par contre je n’ai peut-être pas besoin d’une GUI, mais juste d’un windows manager. Je me libère de toute la lourde structure d’applications, démons, applets d’une GUI et je me limite à un simple windows manager. Robert me suggère Awesome.

J’installe donc awesome. Il me reste à choisir un display manager (le logiciel qui permet de s’identifier et lancer l’interface graphique): après quelques test je décide de prendre une solution un peu par défaut - mais j’aimerais revenir sur cette question et choisir une solution plus appropriée - et je prend Lightdm.

Me voilà donc débarrassé de Mate, Xfce et prêt à configurer awesome. Et voilà un nouveau clifhanger: je vais parler demain de ma prise en main de awesome.

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