In Platonis Phaedrum Scholia: 248d2-4

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Platon, Phèdre, 248d2-248d4

Les âmes qui n’ont pas vu assez la vérité lors du périple à la suite d’un dieu tombent. Mais, comme on l’a vu, elles tombent progressivement, elles ne finissent pas en bas de l’échelle mais tout en haut. La hiérarchie du monde matériel commence donc ici. Parmi tout ce qu’il y a dans le monde en dessous de l’hyperouranion, dans le monde sensible, l’étant le plus noble, celui qui est le plus proche de la vérité est l’être humain. Et parmi les êtres humains ceux qui ont une tendance qui les pousse à aimer la vérité au dessus de tout le reste. Ceux qui aiment le savoir et qui sont donc φιλόσοφοι: amoureux de la sagesse; ou alors ceux qui aiment la beauté, les φιλόκαλοι; ou encore ceux qui ont une relation quelconque avec la culture et le savoir: les μουσικοί. Le terme μουσικός renvoie, évidemment, aux Muses et à leur culte. Il ne s’agit pas, dans ce sens précis, de quelqu’un qui connaisse la musique - art des Muses, en effet, mais pas la seule - mais plutôt de quelqu’un qui, plus généralement, se dédie aux culte des Muses et de tous leurs arts: aujourd’hui cela signifierait simplement quelqu’un de cultivé.

Une précision s’impose: les trois profils, l’amoureux de la sagesse, l’amoureux du beau et celui qui se dédie au culte de Muses, n’ont pas vraiment un savoir, mais plutôt une aspiration pour le savoir. Il faut se rappeler que ce sont des âmes qui ne sont pas arrivées à voir la vérité. Il ne la connaissent pas donc. Mais ils ont gardé l’aspiration à la voir. C’est la définition même de philosophie, c’est ce que dit le terme φιλόκαλος et c’est ce qui implique le fait d’être μυσικός: on se dédie au culte des Muses, ce qui ne signifie pas “être cultivé” mais plutôt “aimer la culture”.